Paysage urbain et réchauffement ...

16.01.2023 | Roger CULOS

Au delà des chiffres et graphiques qui mettent en évidence ce grand changement, le réchauffement général est-il palpable ? Est-il visible autour de nous ?
Depuis 1985, les hivers sont presque tous doux : la température minimale moyenne dépasse les 10°C alors que ce n’était pas souvent le cas précédemment.
Cette douceur permet à des plantes « venues d’ailleurs » de se développer, de fleurir, de fructifier plus ou moins abondamment… et parfois de se reproduire spontanément. Certaines de ces plantes sont connues dans la région depuis longtemps, mais se développaient moins bien ou dans des conditions d’exposition très particulières... et elles étaient moins fréquentes.

L’historique des températures à la station de Toulouse Blagnac met particulièrement en évidence la douceur de la température des hivers :

Nombreuses sont les plantes, d’origine méditerranéenne ou plus exotiques, qui témoignent du réchauffement climatique en cours ; dans cet article sont recensés des arbres et arbustes qui sont observés et photographiés sur la commune de Balma.

(Des plantes herbacées sont également nombreuses à bénéficier du réchauffement !)

Le bougainvillier craint le gel ! Souvent remisé en hiver, il se développe en pleine terre et s’épanouit devant quelques façades bien exposées.
La passiflore porte des fleurs très sensibles au gel ; actuellement, elle porte souvent des fruits.
Le laurier rose qui gèle à -5°C se développe partout. Très fleuri dans la commune aussi bien dans les jardins que dans les espaces publics. Cet arbuste était quasi inconnu dans la région dans les années 60. Actuellement il se resème dans l’aire urbaine toulousaine.
Le mimosa des fleuristes qui gèle à -8°C, est très répandu voire envahissant dans les jardins et les haies.
Le néflier du Japon, très fructifère depuis quelques années, résiste jusqu’à -11°C mais ses fleurs automnales ne donnent des fruits que si l’hiver est doux. Juteux et parfumés à maturité, ses fruits jaune vif sont rarement cueillis.
L’olivier, typiquement méditerranéen est devenu fréquent dans les jardins et sur les ronds-points ; il fleurit abondamment, produit des olives et se reproduit par semis naturels.
Le troène du Japon a besoin d’hivers doux pour fleurir : les haies arbustives se transforment parfois en en bosquets fleuris.
L’albizia qui a une croissance limitée par le froid atteint des dimensions souvent impressionnantes.
Les fruits du kaki mûrissent à l’automne… quand le gel n’est pas précoce, ce qui est devenu rare et permet d’observer de belles fructifications.
Le grenadier peut supporter de courtes périodes de gel (jusqu’à −15 °C) mais il a besoin de fortes chaleurs pour fructifier. Et cette année, il ya abondance de grenades !
Le bananier gèle entre -5 et -10°C ; il est visible en fleurs dans des jardins. Il fructifie parfois (mais les fruits de l’espèce cultivée ici, ne sont pas comestibles)
Le lantana, souvent cultivé en pots, est observé en pleine terre, peu protégé. Il gèle à -8°C
Le fuchsia, est très courant en Irlande où le climat est très adouci par le Gulf-Stream : il se développe en pleine terre à Balma.
Le mûrier blanc dont les feuilles nourrissaient les élevages de vers à soie, est cultivé depuis longtemps : à Balma subsistent des alignements de mûriers, souvent en bordure de champ. Avec les printemps chauds, les graines germent, même sur des trottoirs de Toulouse.
Le mûrier platane planté en ornement, se resème comme son cousin...
Le laurier sauce ne survivait en région froide qu’avec une protection hivernale ! Les germinations de ses graines sont abondantes dans les jardins.
Le paulownia se développe bien et se resème.